L’échinacée pour renforcer l’immunité

Il en existe plusieurs variétés dont l’échinacea angustifolia, celle que l’on utilise le plus couramment en phytothérapie.

Chez les Indiens d’Amérique, elle servait à soigner de nombreuses maladies. En usage externe, on l’employait pour soulager les piqures d’insectes ou les morsures de serpent, pour apaiser les brulures, guérir les furoncles ou encore pour nettoyer les plaies. En interne, c’était le remède de nombreuses affections : angines, maux de tête, oreillons, rougeole et même la vérole.

Aux États-Unis, les échinacées sont probablement les plantes les plus vendues dans le cadre de la phytothérapie, essentiellement dans le but de stimuler les défenses immunitaires en cas d’infections respiratoires ou urinaires. Longtemps cultivées exclusivement dans ce pays, les échinacées ont fait l’objet de nombreuses recherches de la part de médecins allemands qui les ont popularisées en Europe.

Les racines des différentes espèces d’échinacée sont utilisées, ainsi que les feuilles et les fleurs pour certaines d’entre elles. De nombreuses préparations à base d’échinacées sont vendues sous forme de compléments alimentaires. Ces préparations sont très variables quant à leur composition. Cette absence de standardisation (c’est-à-dire de concentration en substances actives garantie et constante) rend difficile les études cliniques évaluant leur efficacité.

Comment les échinacées agissent-elles ?

Les possibles propriétés immunostimulantes des échinacées ont fait l’objet de très nombreuses études in vitro (dans le tube à essai). Elles ont montré que l’acide cichorique, les échinacosides, les alkylamides et les polysaccharides qu’elles contiennent stimulent l’activité immunitaire de certains globules blancs (monocytes et granulocytes) chargés de détruire et de digérer les micro-organismes infectieux. Sur les plaies, les extraits d’échinacée semblent agir en inhibant la prolifération des bactéries et en favorisant la cicatrisation (stimulation de la synthèse de collagène).

Quelle efficacité pour les échinacées ?

Plus de 300 études cliniques ont été menées sur les effets de diverses préparations d’échinacées. Une analyse croisée de 22 essais cliniques de grande taille, réalisée en 2006 par la Cochrane Collaboration, n’a pas mis en évidence d’efficacité de ces préparations dans la prévention ou le traitement du rhume. Une étude en double aveugle avec placebo portant sur 524 enfants âgés de 2 à 11 ans souffrant d’infections respiratoires n’a pas montré d’efficacité des préparations d’échinacées dans le traitement de ces infections, mais a clairement mis en évidence leur effet positif dans la prévention des rechutes.

Les résultats discordants observés lors des nombreuses études sur les échinacées sont probablement liés à la difficulté d’obtenir des préparations homogènes et standardisées.

Aucune étude clinique n’a été menée sur l’usage des échinacées dans le traitement des plaies, des problèmes de peau ou des infections urinaires.

Formes et dosage des échinacées

Les dosages varient fortement selon les préparations d’échinacées et il est impossible de donner un dosage moyen. En règle générale, ces préparations sont réparties en deux à quatre prises par jour, pendant une dizaine de jours, et ce, sans dépasser une durée de traitement continu de huit semaines.

Contre-indications des échinacées

Effets indésirables et surdosage des échinacées

Les effets indésirables des échinacées sont essentiellement liés aux réactions allergiques qu’elles peuvent provoquer. Des nausées, des vomissements et de la fièvre peuvent également survenir.

Interactions des échinacées avec d’autres substances

Du fait de leurs possibles effets immunostimulants, les échinacées peuvent diminuer l’efficacité des médicaments immunosuppresseurs : corticoïdes, tacrolimus (Protopic), ciclosporine (Neoral, Sandimmun), azathioprine (Imurel et Azathioprine Génériques) et l’ensemble des médicaments immunosuppresseurs de la famille des anticorps monoclonaux dont le nom du principe actif finit par le suffixe « -mab » (par exemple, natalizumab ou daclizumab).

Les échinacées interfèrent également avec les enzymes du foie chargées d’éliminer de nombreux médicaments (les cytochromes). Elles peuvent donc modifier l’efficacité et la toxicité de nombreux médicaments. Les personnes qui suivent un traitement de longue durée doivent systématiquement consulter leur médecin avant de prendre des échinacées.

La prise de préparations à base d’échinacées peut perturber les résultats de certaines analyses sanguines (enzymes hépatiques, numération des globules blancs, vitesse de sédimentation et taux d’immunoglobulines E).

Échinacées, grossesse et allaitement

Même si les études n’ont pas montré de toxicité pour le fœtus, il est préférable de ne pas prendre d’échinacées pendant la grossesse. Les femmes qui allaitent devraient également s’abstenir d’en prendre, les substances actives des échinacées étant susceptibles de passer dans le lait.

Les échinacées chez les enfants

L’utilisation de préparations à base d’échinacées avant l’âge de douze mois est contre-indiquée. Elle est également déconseillée chez les enfants âgés de moins de douze ans, même si des études cliniques menées chez les enfants semblent indiquer une innocuité de ces préparations chez ceux âgés de plus de quatre ans.

Sources et références de l’article : échinacées

  • Herbal medicines for human use, EMA, 05/2017
  • Guide des plantes qui soignent, Vidal, 2010
  • PDR for Herbal Medicines 4th edition, Thomson Healthcare, US 2007
  • European Scientific Cooperative On Phytotherapy Monographs – The Scientific Foundation for Herbal Medicinal Products 2nd edition, ESCOP, UK 2003
  • PDR for Nutritional Supplements, Thomson PDR, US 2001
  • The Complete German Commission E Monographs – Therapeutic Guide to Herbal Medicines, American Botanical Council, US 1998